Hommage à Nguyên Thi Bô,

Vannes, le 06 juin 2009

 

Ma petite maman,

La vie t’a donné quelques courts moments de bonheur, trop peu !

Elle t’a surtout donné beaucoup de malheurs et de souffrances :

Veuve trop tôt,

De tes quatre enfants, je suis la seule qui ait survécu.

Tu as connu la guerre, la misère, la dispersion de tes frères, de tes sœurs, de tes neveux et nièces.

Tu as souffert de notre longue séparation.

Tu as connu la maladie.

Pourtant, tu n’as jamais été aigrie, ni même rancunière du destin.

Au contraire, tu as toujours été :

attentive aux autres, généreuse, gentille, douce, affectueuse.

Maman, tu nous as appris à nous aimer, à être là les uns pour les autres dans les moments difficiles de la vie.

Pour tout cela, les Tiens et Moi-même te disons merci.

A 85 ans, encore une fois, tu as dû rassembler tes forces et ton courage pour quitter ton Pays et le restant de la famille : ce n’est pas sans blessure que tu es venue finir ta vie avec nous.

Ta présence ici a permis à la famille de se réunir, de se retrouver. Des souvenirs, des larmes, des rires, des émotions fortes nous ont soudés à nouveau : quelle chance, grâce à toi Maman !

Ici, tu as fait la connaissance :
De ta belle-famille Batel,

De Jean-Louis, ton gendre, ton complice (« acheter beaucoup, beaucoup, pas cher beaucoup, là ! »),

De Philippe et Sophie, retrouvés accompagnés de Katrin et Frédéric,

De tes 4 adorables arrière-petits-enfants, Tom, Ian, Gaël et Léon : tous très attachés à leur Mémé.

Tu n’es plus là, le vide est énorme.

Avant de t’éteindre, et avec ta volonté, je t’ai promis que tes cendres reprendraient le chemin du retour vers Vientiane.

Je t’aime.